Jean-Pierre Boutinet
Professeur émérite de l'Université catholique de l'Ouest (Angers)

Education à la santé, éducation à la maladie

Santé et maladie, ces deux états corporels opposés, tantôt exclusifs l’un de l’autre, tantôt en plus ou moins mauvaise cohabitation l’un avec l’autre ne laissent personne indifférent. Chacune, chacun à sa manière tente d’être acteur de son maintien en santé au risque de se laisser assujettir par la maladie car cet acteur est souvent pris à contre-pied par l’imprévu, celui d’une affection qui va le déstabiliser ; alors un recours possible pour aider au maintien en santé réside dans les conseils prodigués par les dispositifs d’éducation à la santé. Or cette éducation est demeurée durant longtemps et jusqu’à une période toute récente qui coïncide approximativement avec l’avènement de notre second millénaire, très formelle, plus spécialement présente dans le cadre scolaire, basée sur la transmission de savoirs biologiques et médicaux bien normés. De ce fait cette éducation n’a pas été sans susciter un désintérêt, voire un rejet par les intéressés, jeunes scolaires ou moins jeunes dans la mesure où elle était vécue comme empreinte de formalisme et injonctive, donc porteuse d’incompréhension et de non-sens. Derrière le maintien en bonne santé vanté par les suggestions issues de l’éducation à la santé pouvaient en effet tout aussi bien se dissimuler l’inattendu et l’accidentel de la maladie. Aussi au-delà de la banalité du souhait, devenir actrice, devenir acteur voire auteur de sa santé, aujourd’hui, qu’est-ce à dire ?

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