La période des souhaits formulés chaque début janvier d’une nouvelle année nous évoque une des figures de l’anticipation : celle du vœu : souhaiter à un tel ou à une telle un bel avenir pour l’année qui arrive ! Cette figure du vœu est destinée à cohabiter avec d’autres figures de l’anticipation qui lui sont voisines : prospective, prévoyance, prévision, futurologie et…projet mais chacune de ces figures comporte sa propre signification, comme cet incontournable aujourd’hui qu’est le projet au cœur de votre champ professionnel ; la signification que l’on peut accorder à un tel incontournable est celle d’une anticipation opératoire visant un type d’avenir désiré que l’on souhaite réaliser soi-même ; ainsi en est-il du projet personnalisé du jeune ou de l’adulte que vous accompagnez, comme du projet d’établissement que s’est donné l’organisme qui vous emploie.
C’est ici considérer que le projet peut être rangé dans la même catégorie sémantique que le vœu, celle de l’anticipation opératoire mais il ne lui est pas assimilable : le projet n’est pas un vœu comme un autre ou alors il est nécessaire d’en préciser le sens : c’est un souhait pragmatique évoqué par une personne, un souhait qu’elle entend elle-même réaliser car si mon vœu émis peut porter sur beaucoup de formes d’avenirs désirés, me concernant ou concernant d’autres personnes voire d’autres situations, mon projet ne concerne que l’avenir désiré que j’entends moi-même réaliser.
Evoquer l’avenir c’est évoquer ce que demain sera ; dans notre langue française, nous avons à notre disposition deux termes pour désigner nos lendemains, l’avenir et le futur qui sont des synonymes lorsque nous évoquons les lendemains mais des antonymes pour parler des types de lendemains en question ; le futur désigne les lendemains irréversibles, qui s’imposent à nous, quoi qu’il arrive ; ce sont des lendemains fermés sur l’une ou l’autre forme de déterminisme : les rythmes nycthéméraux (les alternances jours-nuits dans notre quotidienneté, le lever et le coucher du soleil), la succession des saisons, aujourd’hui le réchauffement climatique, notre destinée mortelle…; en opposition l’avenir concerne les lendemains ouverts, des lendemains qui laissent la place à nos initiatives susceptibles de les orienter ou de les réorienter ; cet avenir est fait d’opportunités à saisir mais aussi de contraintes à prendre en compte. Le projet tout comme le vœu n’appartiennent pas au futur mais à l’avenir.
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